Au plaisir de revoir le Boulon faire la cavalcade au creux de son pré, comme d’entendre l’Escanson vrombir en sautant le rocher de l’ancien four à chaux succède, inéluctablement, le temps des herbes folles et foisonnantes. Gorgées des pluies abondantes, les voilà qui s’emparent des pieds de murs, du moindre interstice oublié par le goudron et le béton pour s’étaler outrageusement, narguant notre rigueur citadine. Belle revanche sur le minéral urbain pour ces « mauvaises herbes » honnies.
Faut-il vraiment s’en plaindre? Peut-être pas, bousculant nos habitudes, ces petites plantes sauvages indociles au nom parfois insolite comme la Morelle douce amère, la Benoîte des villes ou encore le Géranium Herbe à Robert, contribuent à une biodiversité de ville trop longtemps malmenée par l’emploi des herbicides.
Les laisser proliférer, un temps, recrée un biotope pour les insectes pollinisateurs, des abris pour les lézards et des ressources alimentaires pour les oiseaux. Mis bout à bout, tous ces espaces informels constituent une trame verte urbaine à préserver le temps du printemps, le temps de leurs actions protectrices et nourricières, pour ensuite disparaître, sans pesticide, par le seule action manuelle de nos agents.
Certes, la ville nous sera apparue quelques semaines moins soignée mais assurément plus saine, nous laissant espérer et apprécier au printemps prochain le retour toujours plus nombreux des Coquelicots et des herbes mellifères.
Que ce plaidoyer pour l’herbacée n’encourage pas davantage le « crotteneur des villes » (promeneur non ramasseur qui sort son chien dans l’espoir de ne pas subir chez lui la déjection de son animal ! ). L’herbe n’a surtout pas besoin d’engrais, alors, qu’il ne cherche pas là une excuse pour nous imposer ce qui lui appartient, sa crotte ! La charge vous apparaîtra peut-être un peu violente, il y a bien sûr des maîtres consciencieux, respectueux de l’espace public et de nos agents qui s’affairent à la propreté de nos rues !
Mais vous le vérifiez certainement, la ville est encore trop de fois et en trop d’endroits maculée de l’inconséquence des possesseurs de chiens. Dans un sursaut de conscience collective, il serait appréciable que les fauteurs se reprennent, la place des animaux de compagnie dans nos rues en serait que plus appréciée. Si dans la foulée, les jeteurs de mégots et de papiers pouvaient leurs emboîter le pas, là, nous serions de retour sur le chemin d’un monde… simplement normal !
Vivre dans un cadre agréable pour tous, respectueux de l’environnement, ordonne une discipline collective dans tous les domaines : propreté, vitesse, silence… en quelque sorte, ne pas imposer aux autres ce que l’on n’aime pas subir.
C’est pas gagné d’avance ! Mais l’enjeu d’une société apaisée vaut bien que l’on s’y attelle tous sérieusement. Les travaux de rénovation de l’avenue du Luberon et de la place de l’église visent cet objectif, redécouvrir un espace public en tous points plus agréable à partager.
Le projet, que vous pouvez visualiser en dernière page, est consultable en mairie en détails. Comme convenu, les travaux débuteront pour dix mois en octobre avec tous les désagréments d’un chantier de travaux publics ! Votre patience est sollicitée.
Le remplacement du tapis du bas de l’avenue de Xavier de Fourvière et du Chemin Reynard débutera lui en novembre et nous poserons la première pierre de la caserne des pompiers début décembre pour une livraison avant l’été 2025.
Après de longues discussions, nous avons négocié un agencement beaucoup moins coûteux pour le D.A.B et ce sont nos agents du technique qui vont s’affairer à préparer le local qui recevra le distributeur de billets.
La sagesse de la patience nous aura permis d’obtenir la formule la plus économique pour retrouver ce service local, sans céder aux injonctions d’une impulsivité non réfléchie trop souvent dispendieuse d’argent public.
Continuer de faire progresser la ville comme nous en avons l’ambition se construira avec un réalisme financier qui ne peut ignorer la tentation de l’État à faire supporter, une nouvelle fois, la baisse du déficit public national par les collectivités locales qui n’en sont pas responsables!
Autre sujet financier pénalisant : la loi SRU qui réduit d’année en année nos marges de fonctionnement et d’investissement. L’action en justice que nous avons engagée ne sera pas traitée avant plusieurs mois et les évolutions de la loi SRU promises ne verront pas le jour sous cette mandature, les cartes électorales étant rebattues par les législatives précipitées du mois de Juin.
On retiendra juste qu’il a déjà été admis que la sacro sainte loi n’a pas atteint ses objectifs et que les maires n’en sont pas forcément responsables, petit satisfecit pour espérer un changement en profondeur d’un sujet aussi crucial que mal traité.
Reçu à Paris le 9 avril au Sénat par la Mme la Sénatrice Dominique Sassone Estrosi Présidente de la commission économique et du logement abordable, nous avons pu longuement échanger sur les pistes à suivre pour construire une proposition de loi réaliste et adaptée à chaque commune. A l’heure où cet
édito est bouclé nul ne sait, dans ce tumulte électoral, quelle sera l’actualité prioritaire de la prochaine assemblée… Il nous faut compter sur la stabilité de la chambre haute et je sais surtout pouvoir compter sur notre sénateur Jean- Baptiste Blanc en soutien indéfectible des communes.
Avant d’être chaud, l’été est déjà mouvementé ! Que chacun puisse toutefois trouver le temps du repos, histoire d’apprécier en roue libre les saveurs estivales et les valeurs olympiques sur notre territoire.
Bien à vous.
Patrick SINTES
Maire
Mairie de robion – Place Clément Gros – 84440 Robion
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