« La caserne des pompiers volontaires créée en 1934 est une belle histoire Robionnaise qui débuta par « La Gardette » premier engin d’intervention pour lutter contre les incendies. Nos premiers pompiers étaient agriculteurs, garde champêtre ou bien agents de la collectivité prêts à tout lâcher au son de la sirène de la mairie pour porter secours avec les moyens du bord.

De cette première caserne, il ne reste rien aujourd’hui. La remise adossée au mur de soutènement de la rue du docteur Monnier a été déconstruite pour améliorer le fonctionnement de la place Clément Gros. Nos Pompiers ont ensuite connu plusieurs lieux d’accueil : l’école désaffectée, la remise Tourbillon sur Oscar Roulet, le hangar Sylvestre sur Aristide Briand (aujourd’hui Pharmacie) puis en 1980, la caserne actuelle lorsque les services techniques de la ville ont déménagé aux Molières… L’histoire ne s’arrêtant pas, ils seront dotés en 2024 d’un nouveau Centre de Première Intervention parfaitement adapté au métier d’aujourd’hui et aux missions qui leur sont confiées. Un terrain récemment acheté par la ville en limite Est du RD2 recevra la construction de 500m² que prévoit le SDIS. La zone d’intervention de cette caserne couvrant également Maubec, Oppède et Ménerbes, une solidarité de territoire a été actée par les deux premières villes pour un cofinancement, merci à mes deux collègues maires et leurs conseillers municipaux pour le bel esprit d’équipe. La main est toujours tendue à mon collègue de Ménerbes…

Le commandant Michel Goua peut entrevoir sereinement sa future retraite, les femmes et les hommes qu’il dirige auront bientôt les moyens d’intervenir encore plus efficacement pour la sécurité de tous. Merci également à Paul Leroy, mon homme ressource pour écrire ce bref résumé sur les pompiers de Robion. Il dirigea lui aussi la caserne après Léon Blanc dit Blanqué, Charles Leroy dit Charlot et enfin Léon Fabre le premier d’entre eux. C’est toujours un plaisir de citer les noms et sobriquets de ceux qui nous ont préparé le terrain pour que l’histoire écrive une nouvelle page tant attendue…

L’histoire de notre agence postale est tout aussi belle. Le partage à part égale du fronton et des locaux avec la mairie construite fin 19ème en dit long sur l’importance de cette institution dont la grandeur couvrît tout le 20ème siècle, avant la révolution de l’Internet et la dématérialisation de nos communications, malgré un déménagement en 1995 pour des locaux plus modernes et un nouveau fronton quelque peu discutable ! Nous avons perdu au fil des années le tri postal, le service financier et même notre receveur des postes ! Les heures d’ouverture suivent depuis plusieurs mois une courbe descendante qui finira par décourager tout le monde pour nous orienter vers Coustellet.

La poste, entreprise privée, a fait le choix de s’éloigner de son ADN historique : la proximité. On ne peut que le regretter bien sûr. Mais, n’écrivons nous pas, nous tous, tous les jours une autre histoire de la Poste, celle du guichet à la maison sur notre ordinateur, ou téléphone avec tous les services connectés ?

C’est un fait, le métier a changé et les usagers que nous sommes aussi. Je laisse le soin aux sociologues de définir lequel des deux a changé l’autre !

Je me bornerai juste à dire, mais sans espoir de convaincre les quelques partisans du « monde d’avant » que le maire n’a pas le pouvoir d’infléchir les décisions du PDG de la Société Anonyme « La Poste », pas plus que de changer nos vies qui s’écrivent en numérique… Avec notre accord, il faut bien le reconnaître.

Malgré tout, face à cette profonde mutation nationale de la Poste (2500 agences postales fermées ces derniers mois), nous faisons le pari de croire qu’une agence a toujours sa raison d’être dans notre commune pour le maintien d’un service public de proximité. C’est pourquoi l’histoire de la Poste va continuer à Robion avec l’ouverture au mois de mai prochain d’une nouvelle Agence Postale Communale tenue par deux agents de la ville, avec les même services et des horaires amplifiés en fin de matinée en lien avec l’activité commerciale dense de l’avenue Aristide Briand. Nous avons souhaité une agence plus proche des commerces et le Point Infos connu de tous est parfaitement adapté au projet. Les deux activités cohabiteront après un réaménagement du mobilier. Gageons que ce lieu deviendra un point de rencontre incontournable, apprécié de tous par le professionnalisme des agents tel que nous le connaissons déjà en mairie.

L’histoire de l’AVEPH ou plus familièrement de la Roumanière, connue de tous les Robionnais, vivra également dans les prochains mois une nouvelle étape dans la qualité de l’accueil de son foyer de vie. Là aussi, les choses évoluent ; d’une part, par la force des normes de sécurité de plus en plus exigeantes imposant de lourds investissements, et d’autre part, sous la pression des familles et des résidents qui souhaitent organiser leur vie en foyer mais avec plus d’autonomie. Le projet ambitieux prévoit la réalisation de 22 petits logements individuels à aménager dans les constructions existantes. L’association ne peut porter un chantier aussi lourd et voit aujourd’hui son existence menacée. La municipalité qui a confié, sous bail emphytéotique, les lieux en 1980 avec à leur charge la construction, la rénovation et l’entretien des bâtiments ne souhaite pas faire porter aux contribuables le financement de l’opération.

La promotion immobilière n’étant vraiment pas le métier de la fonction publique territoriale, c’est à une SCPI que nous vendrons les murs et seulement les murs, sans la piscine, ni les terrains attenants. Les travaux seront réalisés par phases afin de perturber au minimum les résidents. L’AVEPH deviendra locataire de la SCPI par la signature d’un bail renouvelable engageant les deux partis. Préfecture, Département, Association, Investisseurs et Mairie sont en liens assidus et consciencieux pour faire en sorte que le sujet sensible de la différence et de l’intégration des personnes en situation d’handicap, particulièrement bien travaillé sur la commune de Robion, continue son histoire exemplaire.

Beaucoup de nouveautés j’en conviens, souvent perçues avec interrogations voire inquiétudes. Il est vrai que l’immobilisme fait moins de vague et rassure plus que le changement. Pourtant les communes sont comme ces mouvements de montres perpétuels, leur histoire ne s’arrêtent jamais de trotter, d’évoluer. Cela peut bien sûr provoquer chez quelques sujets un tournis de nostalgie mais à trop vouloir regarder le passé ou bien figer le présent, nous pouvons aussi convenir que le risque est grand de négliger l’avenir et de perdre le fil de notre histoire.

Une autre belle histoire est celle d’Ernest Grouillet, robionnais de 100 ans d’âge et bien présent. Nous l’avons salué le jour de son anniversaire. Il a eu à cœur de nous parler des pans les plus marquants de sa vie : son implication dans la résistance et la solidarité, la guerre et toutes ses conséquences dramatiques, un pays meurtri à reconstruire sans jamais oublier les compagnons tombés ; un devoir de mémoire qu’il mena jusqu’au bout de ses forces. Une leçon de vie, de courage et d’optimisme malgré toutes les difficultés de son époque que nous devons méditer face aux tensions de la nôtre, confrontée aux crises sociétales, énergétiques, climatiques, migratoires.

Autant de sujets délicats et complexes qui vont nourrir les discussions et débats le soir des tables calendales chères aux chrétiens et bien sûr à tous ceux qui veulent faire lien et corps par les valeurs familiales.

La magie de Noël aura déjà opéré s’il devait en résulter une seule conviction partagée de tous : rien n’est perdu d’avance, comme mot d’ordre général pour espérer de l’année 2023.

Joyeux Noël. »

Patrick SINTES

Maire